dimanche 31 octobre 2010

Qui sait où jours mes vers ne vont?






"Dans retournés ma tête mots sont
Se ça porscule au boustillon
Langue la frontière dure à passer
Même à l'envers mélangé c'est"

samedi 30 octobre 2010

Partie


"Far from here
Where the silence sleeps
In the very deeps
Of the holy blue"

mardi 26 octobre 2010

... ke bulan








































"Autumn moon,
I'll follow you..."

dimanche 24 octobre 2010

Brøggerfjellet trip


Et voilà très probablement l'ultime grimpette de la saison... Toujours du bonheur sous les semelles, pommettes écarlates, bout du nez qui picote, et un panorama époustouflant à la clé!
Pour avoir une idée de la lumière, j'étais au sommet (exigu) peu après deux heures...

vendredi 22 octobre 2010

Salutations au Soleil














Hier le soleil a pointé pour la dernière fois le bout de ses rayons au-dessus de l'horizon. Lumières crépusculaires et figées, un grand spectacle toute la petite journée...

mardi 19 octobre 2010

Lourd

Hier après-midi, j'ai fait un saut à Corbel pour remplir un petit flacon dans la rivière qui draine l'eau de fonte du glacier. Une petite demi-heure de marche, bloubloubloub, le retour, et arrivé à la plage... surprise! Le bateau (le gros) est échoué latéralement au milieu de blocs de glace, un bon mètre au-dessus du niveau de l'eau...
Pourtant la marée est toujours montante, presque à l'étale - mais de temps à autres une série de vagues plus fortes dépose haut tout ce qui flotte, sans le redescendre.
Et c'est le début de plus d'une heure d'acharnement, en surchauffe dans la combinaison de survie, à déplacer centimètre par centimètre cette enclume géante mouillée, glissante, aux prises foireuses... J'étais à deux doigts pas encore gelés d'appeler Seb' pour lui demander de remettre un bateau à l'eau (et oui c'est la fin de saison) pour venir m'aider, mais comme la radio du bateau ne marche plus (et oui c'est la...) je me disais qu'autant le mettre en position face à la mer avant d'aller utiliser la radio de Corbel, puis une fois fait autant l'avancer autant que possible avant que la marée redescende... Et puis quelques hurlements plus tard le cerveau disjoncte, toute pensée se délite, et ne reste qu'une énergie pure tendue vers un but irréfléchi, associée à un profond sentiment de fraternité avec le bovin moyen.
La douche chaude est particulièrement appréciée au retour...

lundi 18 octobre 2010

Ragnahytta trip








Encore une sortie! C'est l'arrivée de la nuit qui me fait réaliser tout ce qu'il me reste à explorer, que je n'ai pu qu'apercevoir durant ce trépidant été...
Et ma première rando pas solo: Linda, véritable Lara Croft du Svalbard (elle a déjà eu des doigts gelés), et le sage Tundra m'accompagnent, me permettant de jouer le rôle confortable de marcheur insouciant.
Vendredi soir nous sautons dans le bateau à la tombée de la nuit, et naviguons lentement (en raison des débris de glace, de l'obscurité, et du moteur qui cale quand j'accélère) jusqu'à l'autre rive du fjord. Une fois la plage atteinte, selon la procédure précédemment exposée, nous déchargeons les affaires, et j'entreprends d'amarrer le bateau (à mains nues). Sortant l'ancre, je découvre la chaîne gelée et rigidifiée, tirant plus sérieusement je me retrouve avec un cube de cordage pris dans une gangue de glace... Nouvel exercice: « casser » la corde (qui est en fait un bout) pour pouvoir la nouer au taquet.
La cabane de Ragnahytta est aussi accueillante que petite – je n'y tiens pas debout, et une fois (et grâce à) la couche de glace à l'intérieur du poêle évacuée, c'est un vrai sauna. Le feu lancé, nous sortons pour un petit tour qui, ciel étoilé, aurores boréales et égarement aidant, s'achève quelques deux heures plus tard...
Au matin, le vent a soufflé les couleurs du monde: il neige et tout – excepté le glacier – est en nuances de gris. Notre motivation aussi s'est envolée, et nous nous entendons pour petit-déjeuner paresseusement et abandonner l'ascension d'Olssontoppen initialement prévue pour une balade jusqu'au glacier. Mais encore une fois nos pieds (moins bêtes que nous) n'en font qu'à leur tête, et crapahutent encore plus que si on les avait amenés là où susditement renoncé.

dimanche 17 octobre 2010

A deux doigts

Jack London, Mike Horn, Nicolas Vanier, Jean-Louis Etienne, faites place et allez vous rhabiller!

Car je n'ai toujours pas vu d'ours, mais ça y est je suis baptisé, labellisé « aventurier de l'arctique », ce monde est désormais inscrit dans ma chair: vendredi soir je me suis gelé deux doigts!
Bon juste un peu, et ça fait presque pas mal, mais quand même, quel bonheur...
(je n'ai pour l'instant remarqué aucun progrès significatif à la guitare, peut être que ça ne marche que pour le swing)

mardi 12 octobre 2010

Monseigneur l'astre solaire




Une semaine de nuages, et à son retour le soleil éclaire les cimes de lumières oranges et violettes...
Et à moins d'avoir l'opportunité de grimper sous peu, je ne le reverrai directement que dans quelques mois!

Du bateau pour mon Théodore!










Avec ça mon petit bonhomme c'est presque comme si je t'avais emmené avec moi faire du bateau! Bon sauf que toi tu as pas les doigts gelés et les joues toutes roses après...
Regarde bien, et je me prépare pour répondre à toutes tes questions!

samedi 9 octobre 2010

Merveilles de la nature - 3












C'est une histoire qui, bien que n'étant plus d'actualité, mérite d'être sortie du congélateur pour son charme irrésistible, cousu de tendresse et d'ingéniosité.
A la fin du mois de juin maman renard, ayant troqué sa foisonnante et virginale parure d'hiver pour une petite robe brune et svelte des beaux jours, présente au monde ses deux petits renardeaux. Porteurs de la vitalité du printemps ils bondissent hors du terrier, se battent, chassent les insectes, attaquent les plantes, se jouent des appareils photos, et se repaissent des caresses de leur infiniment patiente mère.
A peu près au même moment, mais sans aucune espèce de lien, des 3 à 5 œufs que maman Bernache Nonnette couve depuis 3 semaines sous la garde attentionnée de papa BN, pointent de petits becs curieux. Débarqués d'Écosse un mois auparavant, ils ont eu le temps de parader bruyamment, de choisir un partenaire, de régler leurs affaires, et de confectionner un nid douillet tapissé de verdure et de duvet à l'attention de leurs rejetons. Qui, au risque pour moi de céder à la facilité, renient toute oisiveté: avides d'apprentissage ils se tortillent sagement derrière leurs parents vigilants, affairés à rester à l'intérieur de la colonie sans toutefois s'y disperser... A l'issue du mois et demi qui leur sera nécessaire pour se détacher de la surface terrestre ils auront enflé à vue d'œil, perdant leur duvet grisâtre et leur rondeur maladroite de gros poussins pour afficher un port altier et un ramage qui – sans mentir – se rapporte à leur plumage.
C'est d'ailleurs durant cette période non-aérienne que maman renard, de temps à autres, se faufile furtivement à proximité de l'inconsciente colonie affairée à picorer goulument toute forme de végétation et, avec la rapidité et la précision d'un Théodore se jetant sur son éclair au chocolat de chez Duperray, traverse à une vitesse supersonique la distance qui la sépare du groupe de magrets caquetants, qu'elle pénètre dans une explosion de plumes et de cris. Et c'est là que l'intelligence et la finesse de la stratégie ne peuvent que laisser pantois d'admiration: maman renard fond sur le premier oisillon, attrape de son agile museau une patte puis l'autre, les brise, et délaisse leur braillant autant qu'immobile possesseur pour un second, puis un troisième, puis... jusqu'à ce qu'elle estime en avoir suffisamment, ou que le reste de la colonie soit hors d'atteinte. Elle récupère alors une par une ses prises, leur tord tranquillement le cou et les ramène à la maison, accueillie en fête par sa descendance transportée d'avoir de nouveaux amis avec qui jouer et partager le prochain repas.
De quoi rabattre le caquet au prétentieux canard de mon enfance, qui terminait crânement l'histoire par un « dis Maman, il est bête le renard, il ne sait même pas voler ».

dimanche 3 octobre 2010

Juttaholmen































Une autre nuit en cabane! Hier j'ai pris mon petit bateau, ai fait un tour au glacier (rendu bleu intense par la pluie et les nuages), puis ai jeté l'ancre dans la minuscule crique de la toute petite île de Jutta. Une soirée bercé par le crépitement des flammes et le tintement de la glace dans les vagues...

Plaited

Three little strands prettily interwoven,
gently laced, accompany my thoughts -
as a life brook
whose streams flow away to meet again,
bind together to the small bead of the end.