mercredi 27 avril 2011

Silences











« Les mots prononcés par le cœur ne sont pas articulés par la langue, un nœud les retient dans la gorge et on ne peut les lire que dans les yeux. »
J. Saramago

mercredi 13 avril 2011

Entre la sève profonde et l'écorce













« - Qui es-tu ?
- Peut-être un homme, ou peut-être un songe perdu. »
H. Gougaud

« L'art du guerrier consiste à équilibrer la terreur d'être un homme et la merveille d'être un homme. »
C. Castaneda

vendredi 8 avril 2011

No Pyramiden trip

Carl-Peter le trappeur-baroudeur m'a proposé de faire partie du convoi qui l'accompagnerait à Pyramiden, ville minière russe promptement abandonnée il y a une dizaine d'années, à quelques 150 kilomètres d'ici. Le mauvais temps du week-end dernier repousse le départ à lundi soir : à la fin d'une journée de soleil éclatant nous quittons le village à 4 scooters suivis de traineaux bien chargés...
Mais après une heure de conduite, au milieu du premier grand glacier - le corps dans une bulle de bruit, l'esprit déployé dans l'immensité blanche - mon bolide se départ négligemment d'un galet de chenille... Alors je laisse filer le reste de la troupe, et rentre au ralenti sous un ciel chatoyant. Tant pis pour l'excursion, au moins j'ai eu le temps de déguster !








mardi 5 avril 2011

dimanche 3 avril 2011

KingsBay AS, utopie capitalisée

C'est une réflexion qu'à l'occasion d'un week-end de mauvais temps je sors du congélateur, relative au statut particulier du village. Qui, à proprement parler, n'est pas un village.
Au début du siècle dernier est fondée la société minière KingsBay Kull Company, qui établit un campement sur les rives du Kongsfjord et y démarre ses activités d'extraction. En 1963, à la suite de plusieurs accidents, l'exploitation est abandonnée, et 10 ans plus tard, avec l'aide de l’État, l'entreprise périclite et fait de la communauté un centre dédié à la recherche scientifique – qui ne décolle réellement qu'au début des années 90, avec l'établissement de plusieurs stations permanentes.
Le terrain ainsi que toutes les infrastructures sont la propriété de l'entreprise, c'est elle qui organise les moyens et conditions d'accès, et qui assume les services que l'on qualifie usuellement de « publics ». Et toutes les prérogatives habituellement endossées par un maire le sont ici par le directeur – nommé par un conseil d'administration et répondant devant lui des résultats de l'entreprise.
On n'est pas loin d'avoir concilié Thomas More, Charles Fourier, et le profit économique ! A Ny Ålesund tout le monde travaille, coopère, vit ensemble, et est dépendant du reste de la communauté. L'organisation de la vie et des relations (au moins professionnelles) est d'une précision et d'une rationalité redoutable. Tout est à libre disposition, et sera indolorement, généreusement et directement facturé à l'institut de rattachement, de sorte qu'en-dehors de l'heure bi-hebdomadaire d'ouverture de la boutique et du bar du samedi soir, l'argent est entièrement absent des relations de travail.
On s'approche aussi parfois de George Wells et Aldous Huxley : pas d'enfants, pas de personnes âgées ni malades, une population aux aptitudes physiques, à l'éducation et au niveau de vie bien supérieurs aux moyennes... Et, on l'a mentionné, des méthodes de gouvernance affichant leur sympathie pour les conceptions démocratiques prônées par l'OMC.
Au jour le jour, à l'écart des considérations « politiques », c'est un challenge humain assez impressionnant...