dimanche 6 mars 2011

Méandres



































Comme j'aime bien souffler, j'ai participé au premier concert de la saison de l'orchestre symphonique le plus au nord au monde: 55 secondes de création débridée, entre free-jazz et dadaïsme amateur. Pour marquer l'esprit de liberté, l'évènement a confortablement rassemblé sa vingtaine de participants autour de café et de gâteaux à 20 mètres de profondeur dans une crevasse de Brøggerbreen. Et comme pour toute performance, c'est souvent la préparation qui lui confère sa pleine valeur - ici l'exploration, la sécurisation et l'aménagement de la « salle ». Dans le faisceau de la lampe se révèlent toutes les variations les plus subtiles de forme, texture et couleur de l'eau en-dessous de zéro degrés: rondeurs lisses, pointes transparentes, crêtes affutées, dentelles de flocons, cristaux luisants, sédiments millésimés sous le plafond des ponts de neige...

6 commentaires:

  1. je m'insurge : nous n'avons pas été invité à ton concert et en plus nous devons subir les déboires du carnaval hollandais - ce qui n'est pas une partie de plaisir, en partie à cause de leurs goûts musicaux... enfin, grâce à toi on peut se réconforter et se dire qu'au bout du monde la musique résonne sous le sol sans déranger quiconque ! bises !

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  2. C'est pour être sûr d'avoir des spectateurs qu'on a limité le "concert" à une minute...
    C'est vrai que ça a l'air particulièrement sadique cette histoire de carnaval de Brunssum :)
    Rafales de bisous

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  3. Comme ça, le couac résonne encore plus, sa modulation délicate frappant de plein fouet l'harmonie majestueuse. On assiste alors au monumental et retentissant plat du plongeur. Les échos de ses lamentations s'éteignent lentement, et progressivement la trame de l'harmonie se reconstruit, identique à auparavant, comme l'océan retrouve son calme imperturbable après le rouleau.
    A peine troublée par les gémissements d'un individu claustrophobe.

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  4. "Véli good, véli good", sourient les indiens avec les yeux en coins...

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  5. oulala! j'ose à peine imaginer leur degré d'adaptation dans un tel milieu si différent du leur!!!
    quand même te dire que se dégagent de ces photos beaucoup de douceur dans les courbes qui s'entrelacent,qui se cherchent et qui se trouvent , et qui nous enmènent si loin,dans un monde féérique!!!
    alors si les indiens doivent faire preuve d'adaptation, peux tu imaginer que le printemps nous sourit et nous comble de surprises printanniéres :les violettes sont au rendez vous , les forsitias aussi !!!!

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  6. C'est là qu'on remarque en effet que c'est de l'eau, avec tout ce que ça comporte de douceur et de fluidité...
    L'avion nous a apporté hier de la salade et du raisin - la première fois depuis... et avant...
    C'est pas tout à fait du printanier, mais quel plaisir croyez-moi!

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