mardi 28 décembre 2010

Fraise flambée
















« Y a des nuits où c’est vraiment pas l’jour » chante Louis Chedid…
Et hier ressemblait à une de ces journées où, au regard de la valeur de ma contribution à la marche du monde, j’aurais probablement mieux fait de lui épargner ma présence et de m’oublier au fond de mon lit.
Mais on est optimiste à l’excès, on ne veut pas faire confiance à son intuition, on rame à contre-courant, et ce n’est qu’au soir venu, faisant le point, qu’on réalise l’ampleur du désaccord…
Au fond du Scooter garage j’ai trouvé une fraise à neige, la fameuse machine qui déblaye une congère en moins de temps qu’il n’en faut pour qu’elle se reforme, mais manifestement pas en état de remplacer immédiatement mes deux mains et ma pelle. Je m’y suis gentiment affairé hier : un peu de soudure pour rallonger les câbles de la batterie, lui confectionner un socle, vérifier les niveaux, nettoyer et resserrer la bougie, et au-delà de toute espérance ça démarre au quart de tour! Auréolé d’une certaine autosatisfaction, je coupe le moteur, ouvre la porte de l’atelier et traîne la centaine de kilos jusqu’au seuil pour ne pas titiller les capteurs de fumée. Dans le même élan je tourne à nouveau la clé et - évidemment - rien. Mais juste après le choc arrive l’illumination, et je pense au Star pilot, le fameux spray à base d’éther qui assure « le démarrage instantané du moteur par tous les temps »! J’ouvre le filtre à air - boîtier ne contenant en fait ni filtre ni crépine d’aucune sorte directement couplé au carburateur - situé juste entre le réservoir d’essence et l’échappement, l’arrose d’un petit pshit, tourne la clé, et l’effet est immédiat : ça tourne pendant dix secondes. Alors je lui en ressers une rasade, avec le même résultat. Pour faire chauffer un peu le moteur je vaporise avec plus d’entrain, et ça chauffe, ça pétarade même joliment!
Et là tout se déroule assez vite : un quart de seconde après que la confiance ait esquissé un sourire sur mon visage, PAF et WOOF : une étincelle sort de l’échappement et enflamme le filtre à air. Ça flambe quand même bien, et avec le réservoir juste à côté… En un enchaînement parfait alliant harmonieusement précision, rapidité, puissance et souplesse, j’attrape l’extincteur, le dégoupille et pulvérise le moteur. À vrai dire, en véritable sniper, j’envoie la dose de poudre ABC directement et très précisément sur le filtre à air – ouvert…
Un pré-diagnostic m’a permis de découvrir, entre deux sanglots, que le filtre à air, le carburateur, et par voie de conséquence le piston, étaient tapissés d’un bon centimètre de cette infâme poudre que le moindre soupçon d’humidité rend collante : démontage complet inévitable.
Considérons ça comme une nouvelle opportunité d’améliorer mes compétences en mécanique…

4 commentaires:

  1. Moralité : manger des fruits de saison ! Et pour ce qui des fraises, après quelques heures de pelletage de neige, tes doigts feront certainement l'affaire ! En tout cas, même couleur, même forme, de quoi berner bien des clients au marché !

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  2. Je ne mangerais pas grand chose si je devais me contenter des aliments de saison...
    Quant au pelletage, il est rarement très long: à lutter contre le vent, on n'est jamais gagnant, mieux vaut un long détour.

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  3. Sorbet nature à volonté ??

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  4. Avec un verre de thé glacé nature.

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