1/3. Retrouvailles
Comme pour toute réunion, ne rien précipiter, prendre le temps, laisser le lien se renouer.
Rechercher l'aquaticité, rapprivoiser le triton. Se faire accepter au sein de l'océan, s'accepter au sein de l'océan.
L'eau travaille l'esprit comme la pierre, le polit, l'arrondit, en ôte les aspérités. La pensée se fait liquide.
Approcher l'osmose, ressentir l'unité, contempler sans affect la mer de l'intérieur.
Puis, toujours doucement, s'atteler à la profondeur.
Pour cela, laisser les chiffres à terre, ne se concentrer que sur la quête d'un état fugace et atemporel de bien-être. Prendre ses distances avec la surface, la laisser sereinement derrière soi pour un temps, "entreprendre avec une sûre lenteur le chemin".
Se sentir à sa place, bienvenu.
2/3. L'effort, la grâce
Où l'on prend conscience de la valeur du sentiment de satisfaction - de la rareté de ces moments où tout se déroule avec aisance, au-delà de nos, sans même en fait que l'on ait besoin de projeter des, espérances.
Où plonger devient
kaya sadhana: pratique répétée avec présence, observation, réflexion - en recherche du geste juste, du temps juste (du
It?). Où, attentif et sans négligence, on dévoue corps et esprit à l'entrainement, sans limiter notre intention aux accomplissements d'ordre physique.
Où l'on réfléchirait à un mot qui exprimerait le total opposé de l'état d'urgence dont on parle à terre, et que l'on calligraphierait de lettres silencieuses et salées.
Où, à chaque immersion, la mer sans cesse renouvelée nous bénirait.
3/3. Limites
Mais, soudain.
En bas, là où la concentration est difficile, une légère maladresse - immédiatement sanctionnée.
Et l'on peut s'irriter du fait que, au milieu de tout ce temps, les années passées celles à venir, "tout nous arrive précisément, précisément maintenant".
Car bien que la blessure soit bénigne, il lui faudra du temps pour guérir.
Temps que, juste là, on n'a pas.